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Tibo-Antoine Laurier
8 juin 2009

C’est un texte Aujourd’hui j’ai piqué une fleur.

C’est un texte

Aujourd’hui j’ai piqué une fleur. Elle était rouge et rose et belle. Elle avait cette senteur, un temps court, où le cœur s’arrête. Et puis une autre, moins belle. Celle-ci je la laisse. Empoisonner mon cœur par cette ingrate, une autre fois. La divine je l’ai mise dans un beau, un jolie vase et chatoyant. Il a les allures de ma délicatesse, et les imperfections de mes tendresses. Il est là, près de moi, je le sens qui vibre, vrombit, s’emballe parfois. La fleur, je dirais que ça fait bien cinq mois. Rien ne lui est arrivé. Elle est toujours aussi délicate, intentionnée, magnifique. Un pétale est tombé, celle de la pudeur je crois. D’autres ont poussé : celle du bonheur ! Des bourgeons sont prêts, ils me le chuchotent doucement, à bourgeonner. Ils se nomment tendresse, beauté, amour. Ils me causent parfois, parce que l’un d’eux, me dit-on, est dangereux. Il nous fait mal au ventre, et nous remplit de joie. Il nous assomme et en même temps nous consomme. Mais c’est le plus grand, le plus majestueux, et rien ne peut l’égaler, tant les courbes de la fleur qu’il offre sont parfaits, irréprochables, sublimés. C’est un garnement m’ont dit ses sœurs, c’est un filou m’ont dit ses parents, mais vous verrez… vous serez le plus heureux des hommes.

Voilà encore, et encore le temps qui passe. Le pot, tout beau, je l’ai jeté. Trop petit pour abriter la merveille. Cette fleur, je ne la protège plus de faïences ! Je me contente seulement de l’arroser. Arroser une fois de mes larmes, c’est un vilain garnement, mais tant de fois par mes rires et mes sourires ! C’est un arbre maintenant ! Loin la fleur ! L’arbre le plus coloré, le plus joyeux, le plus animé, le plus heureux. Il me parle sans cesse. Sa voix file, flatteuse, foudroyante entre les failles de mon cœur, sur les flancs de l’amour. C’était donc lui ce garnement ! Mais maintenant, toutes les feuilles l’applaudissent. Au détour, il est ce tronc d’or, et d’argent. Il tient la terre de mon sang dans ses racines de diamant. Il déploie sa cime jusqu’aux plus indicibles de mes palpitations. Il est en moi comme mon souffle, il sourit à ma vie, et éclaire mes nuits. Il est là, je le sens.

Tibo-Antoine Laurier / Avril 2009

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